PREACHER STONE: Uncle’s Buck’s Vittles (2010)

Titles:

1 - Can't Keep A Good Man Down
2 - Carved In Stone
3 - Come On In
4 - Early Morning Rise
5 - Nuff Said
6 - Hand On The Bible
7 - I'll Be Damned
8 - Save My Soul
9 - Don't Take Me With You When You're Gone
10 - Judge Me Not
11 - Come Together (Lennon / McCartney)

Musicians:

Ronnie Riddle - vocals
Marty Hill - guitar
Josh Sanders - bass & piano
Brent Enman - drums

Additional musicians:
Benny Huntt - guitar
Mark Stallings - organ

La nouvelle vague du rock sudiste continue de sévir, et ma foi, plutôt en bien, et Preacher’s Stone est un des groupes représentant le mieux le mouvement. Leur premier album du siècle (je veux parler de « Same », paru en 2009 et chroniqué dans nos colonnes), nous avait déjà titillé les trompes d’Eustache, et on en avait conclu que le groupe méritait une plus large audience. Gageons qu’avec leur participation cette année à la Simple Man Cruise, ce sera chose faite. Ne vous attendez plus à un disque typique des grands groupes des 70’s : le matériel, le son, les influences ont changé, mais ce nouvel album recèle de très bons moments et de belles promesses pour l’avenir. Pourvu que les petits cochons ne les mangent pas !

A l’écoute, on est déjà fixé par le premier morceau qui mêle pas mal de recettes de notre bon vieux sud : un chant mélancolique sur des arpèges sudistes énergiques, ça le fait, d’autant que la suite est à l’avenant avec un premier solo de guitare nerveux sur micro grave, un petit interlude qui permet de repartir de plus belle avec des guitares à la tierce introduisant le deuxième solo, c’est bon Coco, ça, ça tourne rond et ça caresse les cellules ciliées dans le bon sens ! Bref, les petits nouveaux -pas si nouveaux que ça : ça fait plus de vingt ans qu’ils rament !- montrent qu’ils ont tout compris, et ils enfoncent le clou avec le titre suivant, hommage aux Vétérans de l’U.S. Army, en téléchargement gratuit sur leur site (http://www.preacherstone.com/music.html), une ballade à la fois mélancolique et énergique sur fond de guitares acoustiques et d’orgue. Le mid-tempo est maîtrisé les doigts dans le nez ! Mais on ne se limite pas à ça, l’éventail bien large de leurs morceaux permet de détailler les influences de ces messieurs (non, il n’y a pas de dame !) : gros rock qui tache, avec des influences « shredder », riffs volontaires à la Molly Hatchet, rythmiques à la fois funkies et puissantes, et même les racines country bien roots incroyablement traitées dans le dansant « I'll Be Damned » ! Ces mecs-là ont le groove dans le sang, ça pulse à tous les étages, et dans tous les styles. Si ça ce n’est pas un bon album, on va avoir du Stetson au déjeuner !

Pour finir, les lascars nous offrent une reprise réussie du plagiat par Lennon du « You Can’t Catch Me » de Chuck Berry. Plaisant, efficace, reflet de la personnalité du groupe, ce « Come Together » puissant sonne beaucoup moins « sec » que l’original, mais démontre que ce groupe a des tripes et le niveau pour venir se frotter aux grands, même en s’attaquant à des reprises risquées, car on peut comparer le combo à d’autres qui ont fait le même choix avant, comme Aerosmith (influence qu’ils revendiquent), excusez du peu. Les privilégiés rentrés de la Simple Man Cruise 2011 devraient faire leur éloge, ou c’est à ne plus y rien comprendre. Reste à confirmer…
C’est tout le mal qu’on leur souhaite !

Y. Philippot-Degand